Final Match Tennis
Genre :
Tennis lynchéen
Editeur : Human
Année
de sortie : 1991
Support : NEC PC Engine
Final Match Tennis aborde le thème tabou de la pratique du sport lorsque l'on est une personne de petite taille. En effet, ce soft roboratif de Human propose une expérience vidéoludique lynchéenne extrême en mélangeant tennis elbow et nains sportifs sous stéroïdes, avec en guise de postulat la problématique suivante : doit-on forcément adapter les dimensions de la surface du terrain ainsi que les raquettes en fonction de la taille des tennismen ? En tout cas, le débat mérite d'être lancé, sans jeu de mots pourri bien entendu. Pour cela, dans cette expérience sociale interlope, les développeurs du jeu ont dû façonner un univers parallèle à l'échelle œ où les personnes dites normales n'auraient pas leur place dans les gradins ou sur le court. Ceci étant dit, non sans aucune animosité envers les personnes de petite taille, techniquement le degré de miniaturisation des différents complexes sportifs (terre battue, gazon, synthétique) n'aurait pas facilité l'accueil des gens de taille normale au sein de ce rassemblement tennistique pourtant d'envergure internationale en termes de jouissance ludique.
Final Match Tennis explore en effet sans vergogne les méandres complexes de la nature humaine en nous soumettant une conclusion assez sombre idéologiquement parlant dans l'ensemble. Que les différences fédèrent (et je ne parle pas de Roger ) mais créent à côté des phénomènes anxiogènes de clanification et de rejets de l'autre. Ici, seuls les nains sont autorisés à participer à ce Petit Chelem cheulou et ce, aussi bien sur le terrain que dans le public. L'homme de plus de 1m30 étant condamné à galérer dans cette discipline dans une catégorie bâtarde : les Masters, l'Open d'Australie, Roland Garros, Wimbledon, l'US Open... de vulgaires tournois de pacotille, insignifiants et undergrounds dont l'évocation ne résonnera pas dans l'oreille du profane issu de ce monde fictif. Finalement, que l'on soit court-sur-pattes, ou carrément nain essentiel comme me le souffle Trazom, ou bien de taille standard, moche ou beau, il existera toujours une stigmatisation des différences aussi bien dans le contexte de la normalité que de l'anormalité. Bref, FMT nous livre ici une démonstration éclatante des antagonismes physiques et sociaux que l'humanité n'est pas encore prêt à surmonter du fait de son manque de maturité, mais propose également des solutions révolutionnaires pour palier cet handicap physique en utilisant judicieusement le concept de relativité ou de covariance générale d'Einstein au profit des personnes de petites tailles. Ou sinon, il y a aussi cette solution radicale. Enfin je crois.
Contrairement au mini-golf, le mini-tennis ne se pratique que chez les extrémistes de petite taille.